Fin de vie:
le rapport Sicard remis à François Hollande
Le Monde.fr avec AFP | 18.12.2012 à 06h32 • Mis à
jour le 18.12.2012 à 06h54
Après cinq
mois de réflexion et une dizaine de "débats citoyens", le
professeur Didier Sicard rend mardi 18 décembre à François Hollande un rapport
sur la fin de vie qui va orienter et éclairer le débat sur l'épineuse question
de l'euthanasie.
Selon le
journal La Croix, qui a consulté le rapport,
celui-ci "entrouvre la porte au suicide assisté". "Très
prudent concernant l'aide active à mourir", Didier Sicard, "considère
néanmoins que l'assistance au suicide peut être envisagé dans certains cas de
maladie incurable et évolutive", explique le quotidien catholique.
Selon la même
source, le rapport, qui s'appuie notamment sur des témoignages de patients et
de famille, relève une "grande insatisfaction des citoyens" face
au traitement réservé à la fin de vie. Il se montre sévère sur l'attitude des
médecins, dénonçant selon les termes du journal une "culture du
tout-curatif", une "mauvaise prise en charge de la douleur,
malgré des traitements performants", "une surdité face à la
détresse psychique et aux souhaits des patients".
"UNE
COMPÉTENCE EN SOINS PALLIATIFS"
Le texte
recommande notamment d'améliorer la formation médicale afin de favoriser "l'intégration
d'une compétence en soins palliatifs dans toute pratique clinique". En
revanche, il "ne recommande pas de prendre de nouvelles
dispositions législatives en urgence sur les situations de fin de vie",
même si, souligne La Croix, l'autorisation du suicide assisté
nécessiterait une révision de la loi.
Fraîchement
élu à la présidence de la République, Hollande avait chargé l'ex-président du
Comité consultatif national d'éthique (CCNE) de diriger une "mission
sur ce douloureux sujet". Tout
comme dans une majorité de pays européens, l'euthanasie active n'est pas
autorisée en France.
Mais la loi dite Leonetti d'avril 2005 a interdit
l'acharnement thérapeutique et instauré le droit de "laisser
mourir": les médecins peuvent administrer des traitements antidouleur
pour soulager la souffrance au point d'avoir comme "effet
secondaire d'abréger la vie".
Le nœud de la
question est de savoir si la France en reste à cette euthanasie passive ou bien
si elle fait un pas vers l'euthanasie active pour se rapprocher de la situation
néerlandaise, belge ou luxembourgeoise, pays où cet acte est autorisé mais
strictement encadré. François Hollande a, lui, toujours soigneusement évité le
mot "euthanasie" tout en se déclarant favorable à
une évolution de la loi Leonetti.
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